Dany Boon et Kad Merad remettent ça, après l’énorme succès de “Bienvenue chez les Ch’tis”, avec la nouvelle comédie “Supercondriaque”.On reprend le même couple looser-angoissé et aussi plein de stéréotypes, comme dans le premier. Malheureusement, autant les stéréotypes sur les Ch’tis étaient drôles, sympas et justes (Dany est Ch’tis lui-même), autant les stéréotypes sur les révolutionaires des pays de l’Est sont lourds et contribuent à véhiculer la vision fleur bleue de l’Europe sur les révolutions à l’Est (notamment la revolution actuelle en Ukraine) des gentils libérateurs contre les méchants dictateurs.
Le film commence comme un simple épisode de “Monk” pour se perdre vers le milieu dans une histoire d’aide humanitaire (car il va arracher les enfants des bras de leur parents pour les porter lui-même du bâteau à la tente de secours…), de faux passeports qu’on peut faire dans sa voiture… , et enfin l’histoire d’un révolutionaire du pays imaginaire du Tcherkistan, incroyable amalgame de clichés sur le concept fourre-tout des “Pays de l’Est”.
Non seulement le révolutionnaire genre grand brun ténébreux est cliché (bottines, viril, voix grave, à couteau tire,…) mais son pays le Tcherkistan aussi accumule les clichés sur les dictatures de l’Est: choeurs de l’armée rouge (c’est fini), chapkas soviétiques (pas tout le monde, pas toute l’année), geôles dégueulasses et gigantesques où les geôliers rigolent, avec un drapeau et un nom qui ressemblent à ceux du Tajikistan (donc pas à l’Est) mais où en plus on parle Ukrainien?? C’est un sacré foutoir. Alors bien sûr on n’est pas dans le documentaire. C’est pour rire mon garçon. Mais c’est que mine de rien on en remet une couche là où les Européens ont déjà beaucoup de mal à sortir des oeillères des médias européens à l’unisson sur les revolutions de l’Est et en particulier celle d’Ukraine. Il reste à espérer que nos leaders européens ne veront pas le film. Quoique cela ne changerait sans doute rien. Peut-être juste à enfoncer le clou…